Guy Lassausaie à Chasselay
J’aime ces moments où l’on s’affaire devant son dressing à la recherche de cette tenue, j’aime l’excitation qui trouble
le geste d’habitude si sûr quand on s’applique du mascara. Je ne me lasse jamais de ce sacerdoce d’avant repas pour une belle occasion et/ou une belle table. Les escarpins chaussés, en route pour le restaurant de Guy Lassausaie, MOF de son état, 2 macarons Michelin.
Je gardais un gourmand souvenir de ma première visite et surtout de ces langoustines en cheveux d’anges, beurre blanc à la vanille de Madagascar. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je découvre ce plat encore encore à la carte. Mais le menu dégustation est on ne peut plus tentant.
Oeuf brouillé aux grenouilles
Pressé de tomates confites, homard et asperges, espuma et sorbet Bloody Mary
Filet de barbue au citrino, tartare d’huître et saint-Jacques
Filet de rouget barbet rôti sur la peau, fine purée de potimarron au pain d’épices
Granité au pamplemousse
Poitrine de pigeon de Bresse rôti, galette de sarrasin et cuisse confite aux sésames, jus parfumé au thym
Panacotta au café et sa madeleine
Feuilleté minute de pommes Tatin, crème légère aux épices sauce caramel et glace au miel
Accessible, délicate et précise, telle est la cuisine du Chef Lassausaie. Dans ce nouvel espace moderne et agréable, le service s’orchestre sans fausse note. Ce qui manque peut-être c’est un brin de folie dans les assiettes, parfois un peu trop sages.
J’ai été particulièrement séduite par cette purée de potimarron où le pain d’épice exprime toute la délicatesse de la courge. Mention spéciale pour le pigeon à la chair fondante relevée par les trompettes de la mort, juste divines ! Bonne surprise aussi avec la barbue, malgré le poil de cuisson en trop, le plat est iodé et bien assaisonné avec le citrino (huile d’olive au citron).
A l’inverse, quelle surprise de voir arriver un plat complètement hors saison avec des asperges qui n’apportaient rien au plat. Une assiette aux consonances trop estivales pour un mois de février ! Et le dessert, une réelle déception, pas du tout à la hauteur du reste du menu. Trop de simplicité, pas assez de personnalité et des saveurs sur la réserve. Heureusement, le sommelier a sauvé la fin de repas en proposant un verre de Riesling allemand, nectar à la fois minéral et discrètement sucré, un délice !
Restaurant Guy Lassausaie à Chasselay (20 minutes de Lyon).