Mauro Colagreco et son vertigineux Mirazur
Juste avant c’est toujours comme ça. La peur du vide. Le vide émotionnel. Il y a comme un vertige presque dérangeant. On flirte avec l’inconscience, on marche sur le bord du précipice. La chute peut être aussi vertigineuse que l’envol. Une nouvelle table c’est toujours une mise en danger. Celui de se perdre et de tomber.
La nuit est déjà là, elle dissimule le bleu azur de la Méditerranée qui sombre dans une infinie noirceur. La lune se reflète dans les vagues, elle braque sur elles sa lumière blanche comme un projecteur de cinéma. A contrejour, les palmiers jouent les pochoirs dans l’eau et sur l’horizon. Finalement cette vue plus mystérieuse n’a rien à envier au galvaudé vue sur mer de pleine journée. Comme si elle avait eu la pudeur de nous laisser entre nous ; la délicate attention de ne pas voler la vedette aux assiettes.
Toast sardine et tomate
Chips de betterave et chèvre
Chips de céréales et mascarpone
Pain à partager et huile citron et au gingembre
Huîtres, mousse à l’échalotte et au concombre, émulsion et gelée d’algue
Carpaccio de saupe, déclinaison de pêche, fleurs de bégonia, basilic et vinaigrette aux agrumes
Fraîcheur de tomates, eau de tomate à la menthe et au gingembre, sorbet melon
Râgout de courgettes et bulots, consommé aux légumes grillés
Calamar, charbon de manioc, chou-fleur fumé
La forêt : risotto de quinoa, cèpes, girolles, mousse de persil, pomme de terre fumée et crème de parmesan
Foie gras poêlé, déclinaison de betteraves et condiment au citron confit
Lotte, ocra du Pérou, pois chiche, courgette et bouillon à l’oignon doux
Veau, jus réduit, sauce au sésame torréfié, mousse à la carotte et légumes grillés
Carpaccio de figues, glace à l’anis, verveine et crumble de pain d’épices
Ananas, mousse à la reine des près, gelée de shizo
Canelloni de coriandre, crumble à l’amande, sorbet au yaourt, brunoise et gelée de pomme de verte
Cannelé, macaron au citron de Menton, truffe 70% de cacao, chocolat blanc à la crème de framboise
A table nous sommes tous les trois plongés dans de profonds et longs silences. Un mutisme salvateur. De toute façon nous n’avons aucun mot pour nous exprimer. C’est sublime. Grandiose. Ebouriffant.
C’est à l’orée de ce plat, la « forêt », que tout va se jouer. Quelque chose se trame, le centre de la table se vide pour mieux se remplir. Une longue écorce brute et sauvage s’offre à nous. Nous sommes encore une fois silencieux. C’est vertigineux. On touche même le divin, le prodigieux.
On se dit alors qu’on fait bien d’oublier toute raison. On se laisse surmberger et c’est ça qui est bon.
J’ai vérifié, il n’y a aucune faute d’orthographe. 20/20 et le droit de retourner au resto.
Aha mais en vrai je ne suis pas mauvaise hein :p
Bah … « macaron au citron de Menton » … ils sont 3 les bougres…. :p
Oui mais c’est le macaron au citron :p
C’est comme quand tu dis jus de pomme, y’a plusieurs pommes !
Mais…mais pourquoi Cannelés ! :'( , j’ai du mal avec l’orthographe culinaire je crois …
Oui alors là pour le coup c’est vrai, ta remarque n’est pas idiote :D