St Valentin au resto, libido au frigo
Cupidon, dans sa longue et intense quête commerciale, n’épargne aucune de ses flèches pour vous faire (c)raquer. Le dieu de l’amour a tous les droits. Tous ! Même celui de bannir tous les célibataires des restos le soir du 14 février.
Les fameux menus St Valentin… Transies d’amour et de mièvreries, les tables se prêtent volontiers à ce rituel commercial où les superlatifs romanesques sont de rigueur. C’est ainsi qu’on trouve ce genre de proposition – inventé de toute pièce mais à peine caricaturé :
Menu Roméo et Juliette
Philtre d’amour émoustillé au gingembre (double dose pour les + de 35)
Déshabillé de foie gras caressé par des baisers de truffe
Filet tout mignon de cochon et ses poireaux dodus
Coeur dégoulinant d’amour et ses frissons de guimauve, accompagné de sa coupe de champagne en ébullition
Du mauvais goût censé mettre l’eau à la bouche mais qui s’avère aussi excitant que François Hollande frit comme un gros donut. Et pourtant, les restos font le plein d’Adam et Eve ce soir là. La ringardise excite, se retrouver parqué entre moutons amoureux c’est so romantique, si spécial, si unique quoi. Forcément, c’est l’homme, le mâle, qui se DOIT d’organiser la soirée. Il prendra soin d’en mettre plein la vue à sa douce et de choisir le resto qui lui permettra de pécho. A croire que les chefs sont de mèche avec tous ces menus à base de foie gras, truffe, homard… T’as vu bébé, jme fous pas de ta gueule, je t’emmène pas chez Flunch. Message subliminal : t’as intérêt à avoir encore faim en rentrant. Et le gingembre ! Bien vu le gingembre ! Les cuisines auraient-elles des doutes sur les capacités sexuelles des moutons attablés ? N’oublions pas la fleur sur le bouquet, la rose offerte à Madame. Délicate attention s’il en est, mais qui fait oublier que l’autre goujat n’y a pas pensé.
Y’a pas à dire, une St Valentin dans un resto bondé de phéromones libidineuses c’est idéal pour célébrer la (petite) mort de son couple.
JAMAIS au resto un soir comme celui-là, JAMAIS !!!
je le prendrais comme une insulte…
par contre, qu’il s’occupe de prévoir le diner à la maison pour que moi, pour une fois, je n’ai rien à faire, ça, c’est cadeau !
et si en plus, ya une fleurette ou deux qui m’attendent dans un vase, j’dis pas non…
mais le côté « attention, c’est le jour où il faut montrer qu’on s’aime », non merci !
Ah… on peut aussi s’aimer et bien manger tous les jours de l’année…
Sans oublier la bouteille de St Amour….. ;-)))
J’adoooore ton article! :D
Comme tu dis, rien de plus flippant que de se retrouver au milieu des couples roucoulants dans une ambiance rose-coeur-fleur bien lourde, sans parler de la bouffe! Côté pinard ça se pose aussi, je te conseille la lecture de cet article (et le blog si tu ne connais pas! ;) http://lapinardotheque.wordpress.com/2014/02/06/la-saint-mal-en-point/
Excellent! Quand au message soi-disant « romantique » que la St-Valentin essaie de faire passer, à base de main dans la main et yeux dans les yeux, alors qu’à la base c’est surtout « vous avez intérêt à baiser! », ça me fait pleurer de rire…